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Créer des partenariats pour une meilleure formation des enseignants dans les Caraïbes orientales

Par: Florencio Ceballos | Posted:

Dans cette série d’articles de blogues, nous mettons en lumière les résultats émergents du programme Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du GPE, qui démontrent comment des données probantes axées sur la demande peuvent être générées et mobilisées en vue de soutenir le renforcement des systèmes éducatifs dans les pays du Sud. Cet article de blogue s’inspire des expériences du Pôle Amérique latine et des Caraïbes (région ALC) du KIX – explorez tous les pôles du KIX ici. 

Cet article de blogue a également été publié sur le Blog éducation pour tous du GPE.

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Credit
Maria Fleischmann / World Bank

Comme toute personne ayant eu des difficultés à l’école peut en témoigner, un excellent enseignant peut faire toute la différence dans les résultats d’apprentissage d’un élève. La situation n’est pas différente dans les Caraïbes orientales (Antigua et Barbuda, Dominique, Grenade, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines), où les compétences des enseignants sont au cœur à la fois de problèmes graves et de solutions potentielles. Les faits montrent des déficits d’apprentissage dramatiques dans la région : près de trois élèves sur quatre échouent au certificat d’enseignement secondaire des Caraïbes (CSEC), le taux de réussite étant inférieur à 12 % dans certains pays. De même, dans certains pays, près d’un élève sur dix finit par redoubler une classe.

De nombreux facteurs sont en jeu, notamment les inégalités économiques et sociales. Cependant, l’un des principaux problèmes est le manque de formation initiale de qualité pour les enseignants. On estime que 70 % des enseignants du préscolaire dans la région n’ont reçu aucune formation (à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, seuls 18 % des enseignants du primaire ont reçu une formation). Les exigences afin de devenir enseignant ont été considérablement réduites – dans certains pays, un certificat d’études secondaires est suffisant. Parmi ceux qui bénéficient d’une formation préalable, l’enseignement offert est souvent inadéquat, principalement en raison du manque de formation du personnel enseignant et de l’obsolescence des programmes.

Réforme du programme de formation des enseignants

En réponse à ces défis, l’University of the West Indies (UWI) entreprend une réforme complète et ambitieuse de ses programmes de baccalauréat et de diplômes associés en éducation. Cette université est non seulement le principal établissement d’enseignement supérieur des Caraïbes anglophones, mais aussi le principal – ou presque – fournisseur de formation initiale des enseignants dans la région.

L’établissement sait donc que les répercussions d’un tel projet peuvent être importantes et immédiates. Les chiffres le prouvent : au taux de couverture actuel, avec 275 étudiants diplômés chaque année des différents collèges sur place dans chaque pays, dans 10 ans, près de 20 % des quelque 14 000 professeurs qui constituent le corps enseignant de la région seront passés par les salles de classe de l’UWI. En outre, un enseignant sur cinq pourrait suivre une formation renouvelée et actualisée, devenant ainsi des leaders et des mentors pour des collègues moins formés.

Appeler les partenaires à innover et à collaborer

Lorsque le professeur Joel Warrican, directeur de la Faculté d’éducation de l’University of the West Indies (UWI) sur le campus de Cave Hills, à la Barbade, a pris la direction de cette entreprise; il a compris qu’une tâche de cette ampleur devait s’appuyer sur l’expérience des autres.

L’UWI avait besoin d’aide afin d’accéder aux données probantes et les mobiliser auprès de son corps enseignant, afin se rapprocher des bonnes pratiques à l’échelle régionale et mondiale, en vue d’échanger les connaissances entre les parties prenantes concernées et afin de fournir un cadre permettant de suivre et d’évaluer efficacement les répercussions. M. Warrican s’est donc adressé au SUMMA – le premier laboratoire de recherche et d’innovation en matière d’éducation pour l’Amérique latine et les Caraïbes, ainsi qu’un bénéficiaire de la subvention du Programme Partage de connaissances et d’innovations du GPE (KIX) et le partenaire d’apprentissage du Pôle Amérique latine et des Caraïbes du KIX. SUMMA, par l’intermédiaire de son directeur Javier Gonzalez, a prolongé la demande de partenariat à l’équipe de KIX du Centre de recherches pour le développement international (CRDI), l’agent partenaire et un co-investisseur du KIX, afin de rendre la collaboration possible, avec des professionnels dévoués et des objectifs concrets.

En quelques semaines, cette volonté d’innover de manière ouverte et informée est devenue une collaboration concrète entre l’University of West Indies et SUMMA, soutenue par le KIX. Le riche débat et la réflexion entrepris au sein du corps professoral de l’UWI ont été alimentés par les meilleures données probantes internationales disponibles, grâce à un processus actif d’écoute, de consultation et de participation des professeurs, des étudiants, des enseignants et des gestionnaires au moyen d’enquêtes, d’entretiens et de groupes de discussion. Le nouveau programme d’études qui se dessine, conforme à certaines des pratiques exemplaires internationales – synthétisées et documentées par SUMMA – marquera la formation initiale des enseignants dans la sous-région pour les décennies à venir. De même, un processus de renforcement des capacités basé sur des formations et des ateliers pour les membres du corps enseignant garantit que ce qui est sur le papier devient une pratique véritablement transformatrice.

Des solutions adaptées aux contextes nationaux

Cette collaboration entre l’University of West Indies, SUMMA et le KIX est conforme aux principes qui guident le travail que le KIX promeut dans la région : la génération de connaissances adaptées à la réalité locale, basée sur des données probantes de haute qualité adaptées à des utilisateurs clairement ciblés, avec une stratégie de mise à l’échelle concrète qui cible les établissements de formation des enseignants et une pratique de suivi systématique en mesure de fournir un retour utile en temps réel.

Mais cet effort va au-delà des Caraïbes orientales. Il fournit des connaissances précieuses et rigoureusement systématisées qui permettent de reproduire des efforts semblables dans d’autres parties du monde.

Dans l’ensemble, cela nous rappelle que lorsque la volonté de changer se heurte aux données probantes, ainsi qu’à la capacité technique et à la possibilité de tirer parti du soutien pour profiter des occasions, en s’appuyant sur la confiance des parties prenantes, le changement peut être réel et avoir des répercussions.