L’éducation est essentielle afin de préparer les personnes à mener une vie saine et réussie en leur offrant des expériences éducatives pratiques qui nourrissent leurs talents, leurs capacités en matière de résolution de problèmes et leurs compétences cognitives, y compris la pensée critique et la créativité. La technologie éducative est un facteur de plus en plus essentiel dans l’environnement favorable à l’amélioration des résultats d’apprentissage dans de nombreux pays africains. Au cours de la dernière décennie, la technologie a tellement évolué que tous les aspects de la vie exigent que l’on dispose des compétences nécessaires à l’épanouissement de l’élève.
Les décisionnaires politiques et les éducateurs sont convaincus que les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont essentielles pour l’avenir de l’éducation en Afrique et au-delà. C’est en partie la raison pour laquelle le Pôle Afrique 19 du KIX a déjà été le fer de lance d’activités de mobilisation telles que la communauté de pratique sur les systèmes d’information de gestion de l’éducation et les séances sur le développement des compétences du XXIe siècle.
Au cours du récent Symposium continental sur la recherche et l’innovation en éducation du KIX, organisé conjointement par les deux pôles de l’Afrique du KIX, les parties prenantes de l’éducation ainsi que les chercheures et chercheurs ont mis en évidence les trois principales façons dont les technologies éducatives sont utilisées sur le continent : 1) l’utilisation des TIC afin d’améliorer l’enseignement et l’apprentissage, ainsi que l’évaluation de l’apprentissage; 2) l’utilisation des TIC afin de soutenir le perfectionnement professionnel du personnel enseignant (PPPE); et 3) l’utilisation dans le cadre du système d’information de gestion de l’éducation (SIGE). Tant les parties prenantes politiques que les chercheures et chercheurs sont optimistes quant aux avantages potentiels des TIC dans l’éducation. Toutefois, comme le montrent les exemples nationaux, la réalité de l’utilisation des TIC est à la fois multiple et complexe.
Échange d’expériences entre pays
En Ouganda, le gouvernement ougandais et les partenaires du développement mettent déjà en place de grandes initiatives en vue d’exploiter le potentiel des TIC. Par exemple, le ministère de l’Éducation et des Sports de l’Ouganda a facilité la formation aux compétences numériques de 550 personnels enseignants en formation dans les cinq écoles normales primaires de Nakaseke, Ndegeya, Lodonga, Arua et Kibuli. Utilisant des téléphones intelligents, la formation a généré des résultats prometteurs concernant des compétences numériques simples telles que la recherche virtuelle d’informations et le discernement des sources en ligne crédibles. Cela améliore considérablement la planification et l’enseignement. Parmi les principaux enjeux à résoudre, citons l’élaboration d’une politique en matière de TIC dans l’éducation, la normalisation et l’orientation de la mise en œuvre d’initiatives en matière de compétences numériques dans tous les secteurs, et la résolution du défi de la faible capacité de compétences numériques dans le sous-secteur de l’éducation formelle afin de favoriser les compétences numériques, comme le souligne l’Education Digital Agenda Strategy élaborée par le ministère de l’Éducation et des Sports.
Le gouvernement du Rwanda a introduit un nouveau programme scolaire basé sur les compétences, y compris les TIC et des compétences du XXIe siècle, comme la créativité et la résolution de problèmes. Pour compléter les efforts du gouvernement, des organisations comme Three Stones International et l’Association flamande pour la coopération au développement et l’assistance technique (VVOB) s’associent au gouvernement rwandais pour développer les compétences en TIC au moyen de programmes comme SCRATCH, un outil gratuit que les élèves peuvent utiliser pour créer des histoires, des jeux et des animations, et qui est intégré au nouveau programme scolaire. Grâce à SCRATCH, le personnel enseignant bénéficie d’un développement professionnel continu qui leur permet d’intégrer ce logiciel dans leurs plans de cours et d’animer des clubs de codage pour les élèves.
En République centrafricaine, au Tchad et au Cameroun, les partenaires de l’éducation, tels que le Projet d’adaptation, de résilience et d’innovation (PARI) pédagogique en contexte de crise et à l’ère du numérique (en abrégé, PARI pédagogique), avec le soutien du CRDI et du GPE, œuvrent en étroite collaboration avec le gouvernement afin de mettre en place un mécanisme de gouvernance innovant afin de renforcer les compétences numériques du personnel enseignant en fonction en renforçant les compétences numériques des parties prenantes de la formation à l’environnement numérique. Le modèle d’acceptation de la technologie (TAM) est employé dans le cadre du projet PARI pédagogique afin d’évaluer l’adoption de la technologie en fonction des attitudes du personnel enseignant, des formatrices et formateurs du personnel enseignant et des superviseures et superviseurs. Le Projet d’adaptation, de résilience et d’innovation (PARI) pédagogique en contexte de crise et à l’ère du numérique (en abrégé, PARI pédagogique) encourage tous les partenaires de l’éducation, y compris les parents, le personnel enseignant, les inspectrices et inspecteurs scolaires et les institutions gouvernementales et non gouvernementales, à soumettre des propositions au sujet des façons nouvelles et innovantes d’utiliser la technologie en vue de soutenir un environnement d’apprentissage numérique inclusif afin de renforcer les compétences du personnel enseignant et des superviseures et superviseurs de l’éducation dans l’utilisation des TIC.
Dans le secteur des systèmes d’information de gestion de l’éducation (SIGE), les ministères de l’éducation de pays tels que la Gambie et la Sierra Leone ont réussi à numériser leurs systèmes d’information de gestion de l’éducation et utilisent les données qui en résultent pour la prise de décision, notamment en matière d’évaluation de l’apprentissage; une pratique que le Liberia prévoit d’adopter à l’avenir.
La suite des choses
Les décisionnaires politiques et le personnel de l’éducation sont convaincus que les technologies éducatives peuvent contribuer à remédier au problème de la perte d’apprentissage en Afrique qui, selon les données issues de l’Évaluation des compétences fondamentales en lecture en Éthiopie, au Kenya, au Liberia, en Tanzanie et en Ouganda, représente la moitié d’une année en termes de perte d’apprentissage. Le personnel de l’éducation ainsi que les chercheures et chercheurs présents au symposium ont appelé les décisionnaires politiques à soutenir l’usage du numérique dans l’enseignement l’apprentissage afin de permettre la poursuite de l’apprentissage pendant les situations de crise. En outre, le personnel de l’éducation et les décisionnaires ont appelé les gouvernements à renforcer leur collaboration avec les fournisseurs de services de télécommunications afin de tirer pleinement parti des technologies éducatives.