Dans le but de continuer à mobiliser les faits probants, les connaissances et l’innovation, et de promouvoir l’échange d’expériences en matière de politiques et de pratiques éducatives, la troisième réunion annuelle du pôle KIX LAC – SUMMA : Renforcer l’éducation publique en Amérique latine et dans les Caraïbes a eu lieu du 22 au 24 mars 2023 à Tegucigalpa, au Honduras.
Cette troisième réunion régionale, à laquelle ont participé les pays membres du pôle KIX LAC, à savoir la Dominique, le Salvador, la Grenade, le Guatemala, le Guyana, Haïti, le Honduras, le Nicaragua, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Sainte-Lucie, a réuni plus de 60 acteurs pertinents du secteur éducatif (représentants des ministères de l’Éducation, d’universités, de syndicats d’enseignants et d’organisations de la société civile, et experts internationaux du secteur de l’enseignement), afin de discuter des stratégies, des recherches et des innovations qui permettent de relever les défis du renforcement de l’éducation publique dans la région dans une perspective mondiale, régionale et nationale.
Plusieurs représentants ministériels ont pris part à la réunion, à savoir : le ministre délégué à l’éducation du Honduras, Jaime Rodríguez; la ministre de l’Éducation de la Dominique, Octavia Alfred; la secrétaire parlementaire du ministère de l’Éducation de Sainte-Lucie, Pauline Antoine-Prospere; le directeur général des modalités et des niveaux éducatifs du ministère de l’Éducation du Salvador, Edgar Abrego; le directeur général de l’Organisation des États des Caraïbes orientales (OECO), Didacus Jules.
Ont aussi participé en tant que conférenciers au cours des différentes journées de la réunion : la sous-directrice générale de l’enseignement technique du ministère de l’Éducation du Panamá, Victoria Tello; la responsable des questions de genre du ministère de l’Éducation du Salvador, Yeny Rivas; la spécialiste technique principale de l’OECO, Nadette Langford; le directeur des programmes du CRDI, Florencio Ceballos; le responsable du programme Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du Partenariat mondial pour l’éducation, Ian Macpherson; le responsable de pays du Partenariat mondial pour l’éducation, Javier Luque; le directeur de la faculté d’éducation de l’université des Indes occidentales (UWI), Joel Warrican; la directrice exécutive du Centro Líderes Educativos de l’université pontificale catholique de Valparaíso, Carmen Lucía Montecinos Sanhueza; le professeur de sociologique de l’université autonome de Barcelone et coordonnateur de GLOBED, Xavier Bonal Sarró; le consultant international en enseignement sociémotionnel Héctor Montenegro; la lauréate du prix international Yidan pour la Recherche en matière d’éducation (2017) et directrice exécutive d’Escuela Nueva de Colombia, Vicky Colbert.
La directrice de la recherche stratégique et de l’incidence de SUMMA, Karla Fernandini, a donné le coup d’envoi de la réunion, et le directeur du KIX LAC, Raúl Chacón, a présenté les avancées et les réussites du KIX, déclarant que « SUMMA voit dans le KIX LAC une formidable occasion d’améliorer l’éducation dans la région et de continuer à encourager activement le dialogue et la collaboration entre les représentants des ministères de l’Éducation, les universitaires, les syndicats d’enseignants et la société civile organisée ».
« Nous devons cerner les brèches, les défis et les priorités éducatives, afin d’être en mesure d’élaborer un programme politique et de recherche qui intègre les sujets nécessitant de collecter des données probantes », a-t-il ajouté.
Sonia Rees, agente de gestion de l’information de l’OECO, était ensuite chargée d’animer la table ronde inaugurale intitulée « Défis éducatifs dans la région », qui s’est ouverte sur l’intervention du directeur de SUMMA, Javier González.
L’économiste a présenté les résultats de l’enquête régionale « La Voz Docente » (la voix des enseignants), menée par SUMMA aux côtés de l’OECO et du KIX LAC dans 21 pays d’Amérique latine et des Caraïbes, et à laquelle ont participé près de 200 000 enseignants. M. González a passé en revue les effets négatifs de la pandémie sur le bien-être des enseignants et des étudiants, et a souligné que la fermeture des écoles et l’interruption des cours en présentiel a eu d’importantes répercussions sur l’accès à l’enseignement et la participation des élèves. Il a également énuméré les principaux défis que l’enquête a fait ressortir, notamment le rattrapage des apprentissages, le renforcement des mécanismes de soutien et d’accompagnement pédagogique, et la protection du droit à l’éducation, qui augmente les dépenses publiques en matière d’éducation et renforce son utilisation efficace.
À son tour, le directeur de l’OECO, Didacus Jules, a présenté les « défis régionaux depuis la perspective d’une organisation internationale ». « Il est impératif que nous élaborions des politiques régionales spécifiques. Nous avons la responsabilité de tenir compte des contextes. La marche à suivre ne consiste pas à prescrire des solutions, mais à répondre aux besoins particuliers de chaque région », a-t-il expliqué. Il a souligné que « l’élaboration de solutions implique de comprendre le problème en profondeur. Nous devons adopter une démarche uniforme, et SUMMA fait office force rassembleuse en ce sens ».
Après ces présentations individuelles s’est tenue la table ronde ministérielle, animée par Javier González. L’objectif de la séance était de réfléchir au rôle et aux défis de l’éducation publique sur le territoire, afin de mettre l’accent sur les défis liés au financement de l’éducation publique. En parallèle, les participants ont réfléchi aux occasions de coopération entre pays par l’intermédiaire d’alliances sous-régionales et avec le pôle du KIX LAC.
« L’éducation n’est pas une dépense, c’est un investissement, et plus précisément un investissement pour l’avenir », a déclaré M. Rodríguez, tandis que M. Abrego a souligné que « les problèmes étaient nombreux et les ressources limitées ». « La priorité doit être accordée à un financement qui dépasse les mandats présidentiels », a-t-il ajouté. La ministre Octavia Alfred, pour sa part, a indiqué que « nous sommes responsables de diriger un gouvernement et d’autres ministères, nous visons la collaboration entre ministères, et l’éducation doit montrer l’exemple ». Pauline Antoine-Prospere a souligné la nécessité de faire en sorte que les élèves continuent d’aller à l’école et la nécessité de « soutenir les parents qui continuent d’envoyer leurs enfants à l’école ». Didacus Jules a conclu en disant qu’« il n’y a jamais de fonds suffisants pour l’éducation, qu’une bataille fait toujours rage entre le ministère des Finances et le ministère de l’Éducation dans toutes les régions du monde ».
Après la table ronde, des discussions sur les priorités thématiques des différents pays ont eu lieu, et des discussions thématiques libres ainsi que des activités de réseautage se sont tenues.
À la fin de la journée, le souper d’inauguration de la réunion a eu lieu, en présence de Vicky Colbert, lauréate du prix international Yidan pour la Recherche en matière d’éducation de 2017. La fondatrice et directrice de l’Escuela Nueva de Colombia a présenté un exposé intitulé « Renforcement et durabilité des innovations et des politiques éducatives : l’expérience de l’Escuela Nueva ». Une séance de questions-réponses a ensuite eu lieu.
Le deuxième jour, les expériences clés du KIX en Amérique latine et dans les Caraïbes ont été abordées. À cette occasion, cinq organisations non gouvernementales ont présenté les projets qu’elles mènent dans la région. De plus, pendant les trois jours de la réunion, les affiches des projets ont été exposées dans un espace dédié.
Les projets présentés étaient les suivants :
Adaptation et renforcement du tutorat entre pairs, par des professeurs et par des leaders scolaires pour un enseignement rural équitable, projet présenté par Daniel Araneda, gestionnaire de projet d’Educación 2020.
Stratégies pour prévenir la violence sexuelle et la violence des genres, et pour encourager l’équité dans les écoles rurales, projet présenté par la coordonnatrice des politiques du réseau CLAVE, Giovanna Modé.
Des adaptations numériques pour un enseignement à distance efficace et inclusif dans les communautés rurales du Honduras et du Nicaragua, projet présenté par Florencia Ripani, directrice de la Fundación CEIBAL, et son coordonnateur Diego Vázquez-Brust.
Renforcement de la capacité des professeurs et des directeurs d’école à innover de manière ascendante au sein du système éducatif des Caraïbes, par l’université d’État de Haïti (Limonade) en collaboration avec Raise Your Voice Santa Lucía.
Adapter et renforcer les pratiques de perfectionnement professionnel des professeurs au Ghana, au Honduras et en Ouzbékistan, projet présenté par le directeur des politiques et des pratiques éducatives de SUMMA, Dante Castillo, et la coordonnatrice de KIX Global Honduras de SUMMA, Rosa María Moncada. Mme Moncada a souligné que « collaborer dans le cadre du projet du KIX avait été un véritable apprentissage ». « Le rôle des directeurs d’école et des directeurs municipaux est clé pour accompagner la formation du personnel enseignant », a déclaré M. Castillo.
Une table ronde d’experts a ensuite eu lieu, au cours de laquelle les participants ont pu dialoguer, poser des questions et présenter la réalité de leurs pays à tous les experts présents au cours de la journée.
Après une visite de groupe des sites emblématiques de Tegucigalpa a débuté la troisième journée d’activités. Elle avait pour objectif d’élaborer conjointement un programme de travail avec les représentants des pays du pôle, dans le cadre de l’offre de programmes du KIX 2.0.
La première séance a consisté en des réunions stratégiques visant à parler de l’utilisation et la planification des mécanismes du plan de travail du KIX, en relation avec les défis éducatifs déterminés par chaque pays. Au cours de la séance, les deux institutions à l’origine du pôle, le Partenariat mondial pour l’éducation et le Centre de recherches pour le développement international (CRDI, Canada), ont présenté leurs exposés respectifs (Ian Macpherson, responsable d’équipe du KIX du Partenariat mondial pour l’éducation et Javier Luque, responsable de pays de l’organisation). Ensuite, le directeur du KIX LAC, Raúl Chacón, a présenté la feuille de route du pôle pour le deuxième cycle de mise en œuvre.
À l’occasion de la deuxième séance de la journée, une nouvelle stratégie de travail en cours d’élaboration a été présentée, en soutien direct aux pays. Elle sera mise en œuvre au cours de cette nouvelle étape du programme KIX 2.0. Le directeur du KIX LAC, Raúl Chacón, a présenté cette stratégie de soutien aux pays. Quatre exemples d’initiatives collaboratives en cours de mise en œuvre ont ensuite été présentés.
Sous la direction de Karla Fernandini, directrice de la recherche et de l’incidence de SUMMA, et de Maciel Morales Aceitón, chercheuse du KIX LAC, ces exemples ont été présentés par Joel Warrican, directeur de la faculté d’éducation de l’université des Indes occidentales, Victoria Tello, sous-directrice générale de l’enseignement technique du ministère de l’Éducation du Panamá, Nadette Langford, spécialiste technique principale de l’OECO et Yeny Rivas, responsable des questions de genre du ministère de l’Éducation du Salvador.
Par la suite, les délégations des pays ont pris part à une séance de travail afin d’esquisser le profil de projets potentiels qui pourraient être menés en s’appuyant sur le mécanisme d’appui direct aux pays.
Lors de la clôture de la dernière journée et de la réunion, le directeur de SUMMA, Javier González, a souligné « le niveau de confiance qui nous a permis de travailler ensemble ».
Pour conclure ces trois journées de réunion régionale, les délégations ont pris part à un souper autour d’un spectacle musical et de danse du folklore et de la culture du Honduras.
