Du 24 au 30 septembre 2023, des fonctionnaires du ministère ougandais de l’Éducation et des Sports se sont rendus au Kenya pour un exercice comparatif de cinq jours visant à fournir des renseignements de première main sur la gestion réussie par le Kenya des réformes des programmes d’enseignements et d’évaluations basés sur les compétences. La délégation était principalement composée de membres du personnel technique des services et des agences du ministère ougandais de l’Éducation et des Sports.
Lors d’une allocution prononcée au Kenya Institute of Curriculum Development (KICD) le premier jour de la visite, Cleophas Mugenyi, chef de la délégation de l’Ouganda et commissaire à l’éducation de base, a souligné que la visite constituerait une précieuse occasion d’apprentissage. Il a indiqué que la visite permettrait non seulement de recueillir les idées du Kenya concernant la mise en œuvre des programmes d’enseignements et d’évaluations basés sur les compétences, mais aussi d’améliorer le système éducatif en Ouganda :
« L’Ouganda vit actuellement un changement de cap en éducation. Nous sommes en train de passer d’un programme d’enseignement primaire basé sur les connaissances à un programme basé sur les compétences, tout en pilotant l’évaluation des mathématiques en début de scolarité (EGMA, de l’anglais Early Grade Math Assessment) ».
M. Mugenyi a souligné que l’Ouganda avait choisi le Kenya pour bénéficier d’une expérience d’apprentissage précieuse dans le cadre des programmes d’enseignements basés sur les compétences. Il a insisté sur le fait que cette visite expérimentale permettrait d’aligner efficacement les programmes, l’évaluation et les pratiques pédagogiques dans le processus d’élaboration des programmes d’enseignement en Ouganda. Il a également exprimé la volonté de faire part des expériences de l’Ouganda afin de faciliter l’apprentissage mutuel.
Martha Ekirapa, coordinatrice nationale du projet du Kenya Primary Education Equity in Learning (KPEEL), a salué les progrès réalisés par le Kenya dans la mise en œuvre des programmes d’enseignements basés sur les compétences et des réformes politiques visant à renforcer le système éducatif du XXIe siècle. Elle a attribué ces progrès à la forte volonté politique du Kenya, où les politiques d’éducation sont prioritaires et bénéficient d’un financement important dans le budget national. Mme Ekirapa a souligné l’importance accordée par le Kenya aux différents élèves dans le cadre des programmes d’enseignements basés sur les compétences, en encourageant le développement du potentiel de chaque enfant et en prévoyant des considérations et des financements spéciaux pour les élèves ayant des besoins particuliers. Elle a reconnu les difficultés liées à la mise en œuvre des programmes d’enseignements basés sur les compétences, notamment en ce qui concerne la gestion de grandes classes, et a insisté sur la nécessité de favoriser l’apprentissage en groupe pour que les élèves participent activement. Elle a indiqué que l’Ouganda était l’un des nombreux pays qui évaluent la mise en œuvre des programmes d’enseignements basés sur les compétences du Kenya et a précisé que le voyage d’échange se poursuivrait jusqu’au 29 septembre.
Au cours des jours suivants, la délégation a visité divers établissements d’enseignement au Kenya, tels que le Kenya National Examinations Council (KNEC), le Kenya Institute of Special Education (KISE) et le Machakos Teachers’ College, et s’est entretenue avec des fonctionnaires du ministère de l’Éducation afin de mener des discussions approfondies sur les réalisations et les difficultés liées à la mise en œuvre des programmes d’enseignements basés sur les compétences. La délégation a également visité des établissements comme la Machakos School for the Physically Handicapped, la Ngala School for the Deaf et la Moi Primary School. Ces visites ont permis de constater directement les effets du système des programmes d’enseignements basés sur les compétences, qui met l’accent sur une approche centrée sur l’élève, en observant le programme scolaire à l’œuvre dans les écoles des comtés de Machakos et de Nakuru.
L’événement s’est terminé par une réunion de clôture présidée par le secrétaire principal, M. Belio R. Kipsang. Étaient également présents le directeur général de l’éducation, le directeur de l’éducation secondaire, le coordonnateur du KEEPL, le secrétaire à l’administration, des représentants de l’UNESCO/IICBA et du ministère de l’Éducation du Kenya, la délégation ougandaise et des journalistes. Cleophas Mugenyi, chef de la délégation ougandaise et commissaire à l’éducation de base, a présenté les observations de l’Ouganda dans ses domaines d’intervention clés, notamment les programmes d’enseignements et d’évaluations basés sur les compétences, la formation des enseignants et l’éducation inclusive, ainsi que les principaux enseignements tirés par la délégation de la visite comparative, qu’il a résumés comme suit :
« La mise en œuvre des programmes d’enseignements et d’évaluations basés sur les compétences a fourni un éclairage significatif. Premièrement, une approche d’engagement multipartite est essentielle pour mettre en œuvre efficacement les programmes d’enseignements basés sur les compétences, en mettant l’accent sur la collaboration plutôt que sur la concurrence. Deuxièmement, l’intégration des technologies de l’information et de la communication au moyen de la mise en réseau, de la dotation en ressources, du renforcement des capacités et de l’orientation politique influence positivement le processus d’apprentissage. Troisièmement, le fait d’offrir d’autres parcours aux différents élèves améliore l’accès aux possibilités d’apprentissage. Quatrièmement, la mise à disposition des technologies de l’information et de la communication et de différentes approches d’évaluation cadre avec une gestion efficace de l’évaluation basée sur les compétences. Cinquièmement, le programme de formation professionnelle des enseignants renforce les compétences des enseignants en matière de gestion et de mise en œuvre des programmes d’enseignements et d’évaluations basés sur les compétences, en soulignant l’importance du perfectionnement professionnel des enseignants. Enfin, l’éducation inclusive se développe grâce à des structures fonctionnelles et à la participation de la collectivité, soulignant leur rôle essentiel dans l’innovation durable au sein d’établissements inclusifs. Ensemble, ces enseignements guident une approche plus efficace et holistique de mise en œuvre des programmes d’enseignements et d’évaluations basés sur les compétences.
