Dans la plupart des pays d’Afrique, la décentralisation du secteur de l’éducation s’est traduite par le transfert de certaines fonctions politiques et de gestion à l’échelle du district, voire de l’école. Par exemple, les responsabilités en matière d’inscription des élèves et de déploiement des personnels enseignants ont été transférées aux districts et aux écoles. Cependant, il a été difficile pour les commissaires de district, les chefs d’établissement et les administratrices et administrateurs de gérer efficacement l’accueil des élèves, de déployer des personnels enseignants et de distribuer du matériel d’apprentissage fondé sur des données précises et ponctuelles. Cependant, le Système d’information de gestion de l’éducation (SIGE), qui fournit la plupart des données nécessaires sur les élèves et les personnels enseignants, et l’analyse qui en découle, est toujours centralisé au siège du ministère. En outre, les gestionnaires demandent de plus en plus de données supplémentaires sur les caractéristiques des élèves afin de mieux orienter les interventions visant à résoudre les problèmes d’équité et d’inclusion, ainsi que des données sur les résultats de l’apprentissage pour évaluer la qualité des systèmes éducatifs. Par conséquent, il est nécessaire d’améliorer le SIGE de manière à ce que la transmission de données cruciales et de qualité se fasse en temps opportun et permette une prise de décision efficace à tous les niveaux, en particulier pour traiter les enjeux liés à l’égalité des genre, à l’équité et à l’inclusion (EGI) à l’échelle du district et de l’école.
En vue de relever ces défis, ce projet s’appuie sur des décennies d’expérimentation autour d’une plateforme numérique innovante appelée Système d’information sanitaire de district (DHIS2), menée dans le secteur de la santé dans le cadre du Programme des systèmes d’information sanitaire de l’Université d’Oslo, en Suède. Le DHIS2 a récemment été mis à l’essai avec succès en Gambie, au Togo et en Ouganda pour pallier le manque de systèmes d’information sur la gestion de l’éducation (SIGE) de type « clés en main » pouvant être utilisés de manière durable tout en étant mis à l’échelle. Ce projet s’appuie sur les leçons tirées dans ces trois pays et répond aux nouvelles demandes de l'Eswatini, du Mozambique, du Sénégal et de la Sierra Leone afin d’améliorer la prise de décision fondée sur les données, y compris l’opérationnalisation des indicateurs relatifs à l’EGI à l’échelle du district et de l’école.