L'éducation est l'un des vecteurs les plus puissants et les plus éprouvés du développement durable. Toutefois, il y a 258,4 millions d'enfants non scolarisés, dont un tiers vivent en Afrique subsaharienne. La pandémie de COVID-19 a exacerbé la situation car les écoles ont été fermées et beaucoup plus d'enfants sont susceptibles d'abandonner l'école. Les filles continuent d'être confrontées aux plus grands obstacles qui entravent leur accès à l'école. Dans le cadre des mesures visant à atteindre l'objectif de développement durable (ODD) 4, les gouvernements d'Afrique subsaharienne, en partenariat avec des organisations non gouvernementales, mettent en œuvre diverses interventions pour accroître la participation à l'éducation de base et secondaire. Ces interventions comprennent l'adaptation de modèles d'éducation alternatifs afin de transmettre des compétences en lecture, écriture et calcul aux enfants non scolarisés, comme cela a été le cas en Ouganda, au Ghana et au Nigeria. Les programmes d'éducation accélérée (PEA) sont apparus comme l'une des innovations clés pour fournir une éducation alternative, car ils sont conçus pour être flexibles et adaptés à l'âge, et suivent des calendriers accélérés En outre, ils offrent des formes d'éducation holistiques qui contribuent à conférer aux élèves des niveaux de confiance et de bien-être cognitif plus élevés. Enfin, ces programmes sont inclusifs car ils prêtent attention aux filles et aux enfants handicapés. Des évaluations de modèles de PEA au Congo, au Mali, au Burkina Faso et au Nigeria ont démontré le rôle de ces modèles dans l'amélioration des compétences en lecture, en expression orale et en arithmétique de base chez les enfants. Cependant, les connaissances et les données probantes concernant la possibilité de mettre à l'échelle des PEA dans les contextes ruraux et exposés aux conflits sont insuffisantes.
L'étude proposée vise à produire des enseignements pour améliorer le potentiel de mise à l'échelle des PEA dans des contextes ruraux et fragiles au Ghana, au Nigeria et en Sierra Leone. Dans le cadre du projet, on analysera quatre innovations en cours dans les quatre pays ciblés ainsi que l'impact de ces innovations au fil des ans. Ces innovations comprennent le projet d'éducation de base complémentaire « School for Life », le projet « Strategic Approaches to Girls Education » (STAGE), le projet « Addressing Education in Northeast Nigeria » (AENN) et le projet « Purposeful-Girls Circles » en Sierra Leone. La comparaison de ces quatre programmes comprendra l'étude de l'efficacité de chaque modèle pour atteindre de grandes populations d'enfants non scolarisés, en particulier dans les zones où les enseignants formés ont du mal à faire leur travail en raison du manque de sécurité. On effectuera également une analyse de ces modèles en ce qui concerne l'amélioration de l'accès à l'éducation pour les filles et les enfants handicapés, ainsi la transition de ces enfants vers l'enseignement formel et leur maintien dans ce cadre. Le résultat visé dans ce projet est une base de données solide sur l'efficacité des PEA et des programmes d'éducation axés sur les filles dans les contextes ruraux de pauvreté extrême et d'urgence.