Cadre de diagnostic de l’EGIS : examen de l’inclusion dans les écoles publiques

Posted: 29 mars 2023

Par Regina Rajbanshi. Une version de ce blog a été publiée à l’origine le 2 janvier 2023 sur le site Web Apprentissage, innovation et échange de connaissances de l’École des arts de l’Université de Katmandou.

 

 

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Source: GPE/Kelley Lynch

L’égalité des genres, l’équité et l’inclusion sociale (EGIS) constituent une aspiration importante à l’échelle mondiale et une condition nécessaire à la réalisation de nombreux objectifs de développement durable (ODD). Pour garantir une éducation de qualité équitable et inclusive pour tous d’ici 2030, une attention particulière doit être accordée aux personnes marginalisées. Le projet Efficacité et potentiel de mise à l'échelle de programmes destinés aux enfants non scolarisés et à risque au Bangladesh, au Bhoutan et au Népal soutenu par le programme Partage de connaissances et d’innovations du Partenariat mondial pour l’éducation, une initiative conjointe avec le Centre canadien de recherches pour le développement international, reconnaît que les disparités en termes d’égalité des genres et d’inclusion sociale parmi les élèves représentent une préoccupation majeure dans les écoles publiques. Ce projet a donc consisté à élaborer un cadre de diagnostic de l’EGIS afin d’examiner le genre et d’autres facteurs sociaux qui compromettent l’égalité, l’équité et l’inclusion sociale au sein des écoles publiques.

Le cadre conceptuel s’inspire de l’approche par les capacités d’Amartya Sen et repose sur quatre concepts clés : l’égalité des genres, l’équité, l’égalité et l’inclusion sociale. Les définitions opérationnelles, les interprétations conceptuelles et les indicateurs associés à ces variables sont basés sur les contributions d’Unterhalter (2009), Melanie Walker (2007) et Mario Briggeri (2004). Le cadre EGIS soutient les politiques favorisant l’inclusion et renforce l’influence des groupes exclus.

À l’aide de ce cadre, le projet analyse les écoles publiques de deux districts ruraux et éloignés du Népal. Le schéma ci-dessous représente le cadre utilisé :

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Ce blog détaille les quatre principaux concepts de ce cadre, y compris les références théoriques et les indicateurs pertinents.

L’égalité des genres est mesurée à l’aide des concepts de participation, d’intégrité physique, de ressources et de respect, sur la base de la liste des capacités de Walker, et des indicateurs ont été définis pour chaque thème. Par exemple, les indicateurs permettant de mesurer et d’évaluer la participation égale des garçons et des filles aux activités d’enseignement et d’apprentissage comprennent le fait de poser des questions en classe aux enseignants, de participer à des sessions de questions-réponses, de lever la main et de participer à des activités sportives et à des entraînements. De même, des indicateurs tels que les préoccupations en matière de sécurité des garçons et des filles à l’école, les cas de violence et de harcèlement, l’intimidation infligée par des camarades et les châtiments corporels mesurent et évaluent l’intégrité physique. Les indicateurs permettant d’évaluer l’égalité des genres concernant l’accès aux ressources comprennent la mise à présence de toilettes séparées pour les filles et les garçons et la mise à disposition de serviettes hygiéniques et de commodités à l’intérieur des toilettes. Enfin, pour mesurer le respect, des facteurs tels que la discrimination fondée sur le genre, les salutations des enseignants et un traitement digne ont été déterminés comme des indicateurs fondamentaux.

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L’équité dans l’éducation est conceptualisée en trois dimensions : l’équité par le haut, l’équité par le milieu et l’équité par le bas, d’après Elaine Unterhalter (2009). L’équité par le haut se rapporte aux politiques et aux programmes publics, tels que la gratuité de l’enseignement supérieur pour les personnes handicapées ou issues de familles économiquement défavorisées. L’équité du milieu a trait à la circulation des ressources – idées, temps, argent, compétences, etc. – qui facilitent l’apprentissage. L’équité par le bas concerne la participation des élèves dans les écoles à travers différentes activités telles que la négociation, la discussion et le questionnement.

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L’équité par le haut a été mesurée au moyen d’indicateurs tels que l’enseignement obligatoire et gratuit, les programmes de repas du midi, les programmes de bourses et l’enseignement multilingue fondé sur la langue maternelle. L’équité du milieu a été mesurée par la qualité des ressources mises à disposition par les parties prenantes. La répartition des ressources est mesurée en fonction des différentes castes, classes sociales, ethnies, religions et genres. L’équité par le bas a été mesurée par rapport à « l’expression ». L’expression correspond ici à la participation des élèves à l’école. Elle est mesurée à l’aide de différents indicateurs tels que la participation à des sessions de questions-réponses et le fait de lever la main parmi les enfants scolarisés des districts ruraux appartenant à différents genres, castes, classes sociales, ethnies et religions.

L’égalité est mesurée par rapport aux trois dimensions de l’égalité dans l’éducation définies par Elaine Unterhalter : l’égalité distributive, l’égalité de condition et l’égalité des capacités. La dimension distributive se rapporte à la répartition des biens et des services qui garantissent l’égalité dans l’éducation. Les indicateurs comprenaient ainsi la distribution de repas du midi, de manuels scolaires, d’uniformes, de fournitures scolaires et de bicyclettes. L’égalité de condition concerne l’environnement favorable à chaque individu. L’état des écoles communautaires a été évalué à l’aide d’indicateurs tels que la disponibilité de salles de classe et de bureaux/bancs, ainsi que la sécurité et l’hygiène, y compris la présence de toilettes séparées pour les filles et les garçons. La dimension de l’égalité des capacités est inspirée des travaux d’Amartya Sen. Ce concept permet d’évaluer la politique sociale, y compris l’éducation, sans négliger les aspirations individuelles ni imposer des normes sociales. Ce cadre vise à déterminer si les élèves bénéficient de conditions telles que des bâtiments adéquats, de l’électricité et de l’eau potable, qui contribuent à leur bon fonctionnement et à leur bien-être en matière d’éducation.

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L’inclusion sociale peut être examinée sous l’angle des ressources, de la participation, des programmes scolaires et de l’absence d’exploitation économique et non-économique. Ces thèmes sont issus de la liste des capacités établie par Mario Briggeri (2004) pour évaluer la participation inclusive des enfants dans différents environnements éducatifs caractérisés par des dimensions socio-économiques diverses. Pour comprendre les différents niveaux d’inclusion associés aux ressources scolaires disponibles, les infrastructures adaptées aux personnes handicapées ont été choisies comme indicateur. Cela fait partie intégrante de n’importe quel environnement inclusif. À défaut, les enfants en situation de handicap ne peuvent pas exploiter pleinement leurs capacités, ce qui crée de l’exclusion sociale.

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La participation des élèves à des activités sportives et des entraînements en fonction de leur milieu social, de leur caste, de leur religion et de leur genre a également été utilisée pour mesurer l’inclusion sociale. Le niveau d’inclusion associé aux activités scolaires a été mesuré par la disponibilité de manuels en braille pour les enfants souffrant de troubles visuels. En outre, des indicateurs tels que les tâches ménagères et les responsabilités extérieures ont été utilisés pour mesurer l’absence d’exploitation économique et non-économique.

Le cadre de diagnostic EGIS est un outil simple et pratique qui peut être utilisé pour analyser les différentes dimensions de l’égalité entre les genres, de l’équité et de l’inclusion dans les écoles ou les systèmes éducatifs. Voici quelques exemples illustrant la manière dont le cadre a été utilisé dans des projets de développement communautaires des enfants scolarisés pour produire des données ciblées afin de répondre aux préoccupations des écoles publiques de la municipalité de Yamuna Mai dans le district de Rautahat au Népal.

  1. Gender (in)equality in Public Education: A study of Rural Community School in Nepal
  2. Conceptualizing and Examining Equity in Basic Education at Yamunamai Rural Municipality
  3. Girls and Education: Challenges that girls face in public schools in Rautahat
  4. Social Exclusion in Public Education in Yamunamai, Rautahat