Asie de l’Est et Pacifique: De meilleures connaissances pour renforcer l’éducation en apprenant avec ses pairs

Par: Gita Steiner-Khamsi ,José Luís Canêlhas Posted: 14 juillet 2022

Dans cette série d’articles de blogues, nous mettons en lumière les résultats émergents du programme Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du GPE, qui démontrent comment des données probantes axées sur la demande peuvent être générées et mobilisées en vue de soutenir le renforcement des systèmes éducatifs dans les pays du Sud. Cet article de blogue s’inspire des expériences du pôle régional KIX EAP – explorez tous les pôles du KIX ici. 

Cet article de blogue a également été publié sur le Blog éducation pour tous du GPE.

 

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Source: KIX EAP

Les cycles d’apprentissage, développés par le pôle Europe, Asie et Pacifique du KIX, aident les parties prenantes de l’éducation à accéder aux connaissances et à s’en inspirer pour résoudre leurs défis spécifiques en matière d’éducation. Découvrez comment le Viet Nam, les Maldives et le Bhoutan en ont bénéficié.

L’accès à l’information n’est pas le plus grand problème auquel sont confrontés les décideuses et les décideurs politiques pour renforcer les systèmes éducatifs : ils ont accès à une pléthore de boîtes à outils, de lignes directrices, de meilleures pratiques et de preuves librement disponibles en ligne. En revanche, pour que toutes ces connaissances soient utiles, les spécialistes politiques des pays partenaires du Partenariat mondial pour l’éducation doivent participer à la production de ces produits de connaissance et développer les compétences requises pour améliorer l’utilité des biens publics mondiaux en les adaptant à leur propre contexte national.

C’est là qu’intervient le pôle Europe, Asie et Pacifique du KIX.

Les cycles d’apprentissage sont des possibilités pratiques de formation et de perfectionnement professionnel où les représentantes et les représentants du gouvernement, de la communauté des chercheures et des chercheurs et de la société civile ont un accès direct au mentorat et à l’enseignement de spécialistes internationaux. Pendant plusieurs semaines, une série d’ateliers permet aux participantes et aux participants d’adopter une approche « d’apprentissage par la pratique » : les groupes de pays s’appuient sur l’apprentissage des autres – et sur l’expertise des instructrices et des instructeurs – pour produire des produits de connaissance tangibles et utiles qui soutiennent le renforcement de leur propre système éducatif national.

 Entre autres sujets, les cycles d’apprentissage ont porté sur la systématisation des réformes des programmes scolaires et leur adaptation aux besoins du XXIe siècle, ainsi que sur une meilleure utilisation des données dans la politique et la planification de l’éducation afin de lutter contre les inégalités, notamment le clivage entre zones urbaines et rurales. Pour rendre les cycles d’apprentissage aussi utiles que possible, le pôle Europe, Asie et Pacifique utilise une stratégie de recrutement ciblée pour cerner les bureaux gouvernementaux les plus pertinents et examine les candidatures pour constituer des groupes nationaux efficaces. Avec plus de 300 candidates et candidats pour seulement 165 places disponibles, le pôle Europe, Asie et Pacifique a donné la priorité aux pays partenaires du Partenariat mondial pour l’éducation qui déterminent un sujet comme une priorité de réforme dans leur plan actuel pour le secteur de l’éducation ou dans leur subvention de mise en œuvre du Partenariat mondial pour l’éducation.

Le vif intérêt des parties prenantes de l’éducation indique la valeur de ces possibilités : le cours sur l’Amélioration à l’accès équitable à l’éducation grâce aux données géospatiales, enseigné par Amélie Gagnon et German Vargas Mesa de l’Institut international de planification de l’éducation (IIPE), a rassemblé 51 participantes et participants de 10 pays, dont 71 % provenant d’institutions gouvernementales. Le cycle d’apprentissage sur l’Intégration des compétences du XXIe siècle dans les programmes d’études, enseigné par Claire Scoular, à l’Australian Council for Educational Research (ACER), a admis 69 participantes et participants de 14 pays, dont 43 % provenant du gouvernement.

Des cycles d’apprentissage qui façonnent les politiques dans les pays d’Europe, d’Asie et du Pacifique

Dans ce cycle d’apprentissage, des spécialistes vietnamiens issus du gouvernement, de la société civile et d’une institution de recherche ont collaboré à l’analyse du cadre du programme d’études national du Viet Nam et ont élaboré un plan stratégique de réforme du programme scolaire, intégrant le développement systématique des compétences du XXIe siècle. Après le cycle d’apprentissage, ces participantes et participants ont continué à communiquer leurs recherches entre eux et à réfléchir ensemble à la manière de les adapter au contexte de la réforme du programme scolaire au Viet Nam. La collaboration entre l’organisation de la société civile (OSC) et le secteur gouvernemental a été productive dans la mesure où des discussions préliminaires ont eu lieu sur la manière d’établir un comité directeur et un groupe de travail conjoints pour examiner le programme actuel et définir les compétences du XXIe siècle.

Les participantes et les participants du Viet Nam ne sont pas les seuls à avoir développé des produits de connaissance utiles pour la planification et la politique futures. Les Maldives et le Bhoutan, par exemple, ont également mis en pratique leurs connaissances, cette fois à partir du cycle d’apprentissage Amélioration à l’accès équitable à l’éducation grâce aux données géospatiales. Sur les 1 196 îles qui composent les Maldives, seules 196 sont habitées et la population est inégalement répartie. Le gouvernement des Maldives s’est engagé à assurer l’égalité d’accès à la scolarité pour toute la population. Le cycle d’apprentissage sur l’utilisation des données géospatiales a donné aux participantes et aux participants les outils dont elles et ils avaient besoin pour cartographier l’emplacement des écoles secondaires et cerner les goulets d’étranglement dans l’offre d’enseignement secondaire supérieur dans tout le pays. Grâce à cet exercice, les spécialistes nationaux sont en mesure de déterminer clairement où concentrer les efforts en matière de construction et de réhabilitation des écoles.

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Cartes élaborées à l’aide de données géospatiales, indiquant le temps de trajet (à pied) vers les écoles secondaires des Maldives.

 

Au Bhoutan, l’équipe de cinq personnes a mis en évidence le potentiel de l’utilisation des données géospatiales pour la gestion des risques de catastrophes dans le domaine de l’éducation. Elles ont noté qu’en croisant les données sur les lieux présentant un risque de catastrophe naturelle et l’emplacement des écoles, les planificatrices et les planificateurs de l’éducation pourraient mieux aborder la question complexe de la gestion et de la prévention des catastrophes dans le pays.

Plus précisément, elles ont déterminé que la création d’une couche utilisant les données sur les risques d’inondation et les données sur l’emplacement des écoles aiderait à cerner les écoles qui se trouvent près des zones à risque d’inondation. En fin de compte, ils estiment que cette pratique contribuera à une meilleure sécurité des apprenantes et des apprenants et des environnements d’apprentissage.

Les cycles d’apprentissage offrent une occasion utile d’échanger des connaissances non seulement entre les parties prenantes de l’éducation d’un même pays, mais aussi entre pays et avec des spécialistes internationaux.

Le Viet Nam, les Maldives et le Bhoutan ne sont que quelques exemples de la manière dont l’implication de spécialistes en politique des pays partenaires du Partenariat mondial pour l’éducation dans la création de produits de connaissance et l’aide au renforcement de leurs compétences pour adapter les biens publics mondiaux à leurs propres contextes nationaux peuvent favoriser l’adoption de données probantes dans la politique et la planification de l’éducation.