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Résultats du projet GPE KIX Renforcer l’encadrement et le soutien en cours d’emploi et en milieu scolaire auprès des enseignants

Image
Monze Primary School, Zambie
Crédit
GPE/Alexandra Humme

Le personnel enseignant fait partie des parties prenantes les plus influentes dans la vie d’un enfant. Une enseignante ou un enseignant bien formé peut favoriser le développement des connaissances fondamentales et des compétences non techniques d’une ou d’un élève, nourrir sa curiosité et l’encourager à atteindre ses objectifs. Inversement, une enseignante ou un enseignant mal formé peut nuire au développement de l’enfant et à la qualité de l’éducation (ODD 4). Le Kenya, la Tanzanie, la Zambie et d’autres pays d’Afrique subsaharienne manquent cependant d’enseignantes et d’enseignants qualifiés pour leurs secteurs de l’éducation en pleine expansion. De nombreuses personnes du corps professoral détiennent des compétences pédagogiques limitées et une mauvaise compréhension du matériel. De plus, elles doivent faire face à des classes surchargées. Le personnel enseignant en Afrique subsaharienne doit pouvoir bénéficier suffisamment d’opportunités de développement professionnel continu pour améliorer ses compétences et ses aptitudes. 

En mai 2021, le GPE KIX a lancé le projet Renforcer l’encadrement et le soutien en cours d’emploi et en milieu scolaire des enseignants qui implique un modèle de soutien au corps professoral appelé Formation du monde enseignant, en cours d’emploi et en milieu scolaire (SITT) au Kenya, en Tanzanie et en Zambie. SITT est une approche basée sur la pratique qui implique la formation d’un personnel enseignant expérimenté ainsi que de tutrices et tuteurs universitaires pour encadrer d’autres enseignantes et enseignants du secondaire par le biais d’échanges d’apprentissage entre pairs, de leçons modèles et d’enseignement en équipe. Le projet visait à obtenir des données probantes sur le mentorat efficace du corps professoral, à renforcer les capacités des personnes impliquées dans l’enseignement et le mentorat, et à influencer les politiques en faveur de l’intégration du mentorat du personnel enseignant afin d’améliorer les capacités globales et les résultats de l’apprentissage. La mise en œuvre et l’extension de ce projet mené par Dar es Salaam University College of Education (DUCE) de mai 2021 à novembre 2023 a renforcé les capacités du personnel enseignant et a eu des impacts sur les élèves, notamment des compétences accrues en mathématiques et une meilleure prise en compte de l’égalité des genres dans les écoles. 

Initialement pilotée dans des écoles élémentaires tanzaniennes, l’initiative SITT a ensuite été adaptée au contexte des écoles secondaires en Tanzanie, au Kenya et en Zambie. L’adaptation de SITT au corps professoral du secondaire a nécessité une nouvelle approche tenant compte des difficultés scolaires que rencontre les adolescents par rapport aux jeunes. Par exemple, des élèves qui avancent dans leurs études sont plus susceptibles de développer une anxiété liée aux mathématiques et d’abandonner les cours de mathématiques et d’autres disciplines des STIM. Ce phénomène peut aggraver l’inégalité entre les genres, en touchant de manière disproportionnée les jeunes filles. 

Résultats 

L’équipe du projet a constaté que l’insuffisance des programmes de mentorat et de soutien pour les enseignantes et enseignants de mathématiques, le manque d’intérêt des élèves pour l’apprentissage des mathématiques, leur faible capacité d’apprentissage, ainsi que l’inadéquation des ressources d’enseignement et d’apprentissage constituaient les plus grands obstacles à un enseignement des mathématiques de qualité. Le DUCE a proposé une formation des formatrices et formateurs à 21 tutrices et tuteurs issus d’écoles normales et formé 105 enseignantes et enseignants de mathématiques du secondaire. Ces séances, associées à l’application d’une approche centrée sur l’élève dans l’enseignement des mathématiques, ont permis à un nombre record d’élèves d’obtenir des A et des B aux examens de mathématiques. 

La réussite des élèves en mathématiques leur a permis d’acquérir une plus grande confiance à leur égard. Cette confiance a ensuite généré un désir de poursuivre l’apprentissage et de maintenir un taux d’assiduité élevé, renforçant ainsi les progrès scolaires des élèves. Ce cycle se traduit par une augmentation des notes des élèves dans les écoles de Tanzanie, du Kenya et de Zambie.  

En 2021, seuls 19 % des élèves ont réussi la partie mathématique de l’examen national des écoles secondaires en Tanzanie. L’école secondaire pour filles Kipok, située à Arusha, a constaté qu’en 2021, avant le projet, aucune fille n’avait obtenu un A ou un B à l’examen de mathématiques. En revanche, en 2022, deux filles ont obtenu un A et une fille un B. Bien que ces élèves ne représentent qu’une fraction du corps étudiant, ces résultats témoignent d’un progrès. Les élèves passent progressivement de F à D et C, et peuvent finalement obtenir des A et des B grâce à la capacité accrue de leurs enseignantes et enseignants et à la qualité de l’apprentissage dispensé en mathématiques. 

L’équipe du projet a observé les progrès scolaires des filles et garçons adolescents. Les parties prenantes de l’éducation, y compris les fonctionnaires des ministères de l’Éducation, ont participé au renforcement de l’approche du personnel enseignant en matière d’intégration de la dimension de genre. Les premières conclusions du projet ont servi de base à une stratégie de plaidoyer et de communication et à une stratégie de genre et d’inclusion. Cette dernière stratégie a permis de sensibiliser le personnel enseignant et les décideurs politiques aux défis liés au genre dans les écoles. Ces données probantes ont inspiré un changement immédiat au Kenya, où les parties prenantes de l’éducation ont commencé à encourager l’utilisation de serviettes hygiéniques réutilisables (Sodo) dans les écoles. Une école kenyane a adopté le Sodo comme projet scolaire, les jeunes filles fabriquant le Sodo pour le distribuer aux jeunes filles des villes. La fourniture de serviettes hygiéniques peut être liée à la réussite scolaire, car elle permet aux adolescentes d’aller à l’école pendant leurs règles et de bénéficier ainsi des mêmes possibilités d’apprentissage que les garçons. 

Une enseignante d’une école zambienne a déclaré qu’« il ne s’agit pas seulement d’enseigner, mais aussi de créer une communauté de soutien ». Le projet a favorisé le dialogue entre le corps professoral et les parties prenantes de l’éducation, l’inclusion des genres et les relations entre les élèves et le personnel enseignant. Ces valeurs et relations inclusives ont permis au personnel enseignant de développer la capacité et la confiance nécessaires pour servir au mieux les élèves. 

L’équipe du projet a également approfondi comment transposer le modèle SITT à plus grande échelle, contribuant ainsi à la connaissance globale du développement professionnel du corps professoral. Le projet a souligné l’importance d’une mobilisation efficace des parties prenantes, impliquant une collaboration étroite avec les collèges d’enseignantes et d’enseignants, les fonctionnaires locaux et les autorités éducatives afin de garantir la réussite de la mise en œuvre du modèle. 

Principaux extrants de recherche 

Découvrez un ensemble de rapports, d’études de cas et d’analyses de situation réalisés dans le cadre de ce projet (en anglais) :  

Documents généraux:  

Kenya: 

Tanzanie:  

Zambie: