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L’Eswatini tient un dialogue national sur l’autonomisation des enseignants et le développement de l’éducation

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Photo des participants au Dialogue politique national en Eswatini
Credit
Ministère de l’Éducation et de la Formation de l’Eswatini

Par : Phumzile Magagula

« L’éducation est la clé du développement de sociétés et d’économies résilientes, ce qui se traduit par l’autonomisation des citoyennes et des citoyens. » - Mme Nanikie Mnisi, secrétaire principale par intérim du ministère de l’Éducation et de la Formation de l’Eswatini (MOET), lors du dialogue politique national en Eswatini dans le cadre du Pôle Afrique 19 du KIX.  

Le 4 novembre 2024, le ministère de l’Éducation et de la Formation de l’Eswatini (MOET) et l’Institut international pour le renforcement des capacités en Afrique de l’UNESCO, dans le cadre du Pôle Afrique 19 du KIX, ont tenu un dialogue politique national dans le royaume d’Eswatini sous le thème « Valoriser la voix des enseignantes et enseignants : vers un nouveau contrat social ». L’événement a réuni 61 éducatrices et éducateurs, décideurs et autres intervenants clés pour aborder les enjeux urgents vécus par le personnel enseignant. 

Tout au long de la journée, les personnes participantes ont tenu un dialogue productif afin de déterminer des stratégies concrètes pour mieux répondre aux besoins des éducatrices et éducateurs à l’échelle nationale. Les discussions ont mis en lumière les lacunes politiques critiques et ont souligné le besoin urgent de réformes complètes des politiques d’éducation. Au cœur des discussions se trouvaient les impératifs du perfectionnement professionnel continu des membres du personnel enseignant, de l’amélioration de leur bien-être, de l’intégration de l’apprentissage amélioré par la technologie dans les programmes d’études, et de la promotion de l’inclusion et de l’équité pour les populations vulnérables et les enfants handicapés. 

En Eswatini, le système d’éducation est renforcé par plusieurs politiques clés, dont la Loi sur l’éducation (1981), qui décrit la gouvernance du système; la Loi sur la Commission des services d’enseignement (1982), qui réglemente les services d’enseignement; la Politique nationale sectorielle sur l’éducation et la formation (2018), qui met l’accent sur l’éducation et la progression équitables; et le Plan stratégique du secteur de l’éducation (2022-2034), offrant une éducation et une formation en cours d’emploi qui vise à former le personnel enseignant sur le programme d’études, le contenu et la maîtrise pédagogique.  

« Le rôle des enseignantes et enseignants s’étend au-delà des quatre murs de la classe, jusqu’aux communautés où ils se trouvent, faisant ainsi de l’enseignant un agent de changement positif », a déclaré Mme Tizie Maphalala, présidente du Comité technique de l’éducation. 

Les enseignantes et les enseignants sont le fondement d’une éducation de qualité, mais beaucoup d’Eswatiniens entrent dans la profession avec une formation initiale inadéquate et font face à des possibilités limitées de croissance professionnelle. Investir dans leur perfectionnement professionnel permet non seulement d’assurer un meilleur avenir aux élèves, mais aussi de soutenir le développement durable de l’éducation. Par conséquent, il est essentiel que les enseignantes et enseignants développent les bonnes compétences. 

Dans de nombreux cas, les compétences pédagogiques modernes, la littératie numérique et l’éducation inclusive du personnel enseignant comportent des lacunes. Ainsi, le perfectionnement professionnel du personnel enseignant est essentiel pour aider les enseignantes et enseignants à s’adapter aux besoins changeants nécessaires à l’éducation au 21e siècle. Les enseignantes et les enseignants ont besoin d’une formation spécialisée en éducation de la petite enfance pour établir des bases d’apprentissage solides, créer des classes inclusives, et répondre aux besoins des élèves handicapés, des enfants vulnérables et des personnes issues de communautés marginalisées. 

L’une des stratégies proposées était la fourniture et l’utilisation de la technologie et des logiciels pour le perfectionnement professionnel. On peut utiliser l’enseignement et l’apprentissage améliorés par la technologie pour combler le fossé numérique et assurer un accès équitable à l’éducation. La formation des enseignantes et des enseignants aux outils numériques, y compris l’IA et l’apprentissage automatique, peut transformer l’éducation, en particulier dans les écoles rurales et défavorisées. 

Un autre enjeu mis en évidence était la santé mentale et le bien-être du personnel. M. Ngwame Dlamini, directeur de World Impact, a appelé à l’institutionnalisation du soutien psychosocial et de la santé mentale dans le secteur. En utilisant les ressources et l’infrastructure communautaires disponibles, World Impact donnera la priorité aux problèmes de santé mentale dans la formation en cours d’emploi des enseignantes et des enseignants et au dialogue avec les élèves, leur donnant ainsi les moyens de renforcer leur résilience face aux défis sociaux. 

Le sous-secrétaire à la gestion des écoles, M. Lungelo Nhlengetfwa, a conclu l’atelier en soulignant l’importance de la recherche pour le renforcement des programmes du ministère de l’Éducation et de la Formation et en reconnaissant la nécessité d’une unité de recherche dédiée. Il a mis l’accent sur la résolution des défis de financement par des stratégies novatrices, l’harmonisation des programmes d’études avec les compétences du 21e siècle et l’amélioration du soutien psychosocial au personnel enseignant afin d’améliorer la qualité de l’éducation. 

Le dialogue national a suscité l’optimisme des personnes participantes pour le système éducatif de l’Eswatini. En renforçant la formation des enseignantes et enseignants, en investissant dans le perfectionnement, en améliorant le bien-être des enseignantes et enseignants et en adoptant l’innovation, un changement éducatif transformateur est à portée de main. La réalisation de cette vision nécessitera la collaboration, l’engagement et la créativité de toutes les parties prenantes, mais le potentiel de changement positif est évident. 

Le Pôle Afrique 19 du KIX invite les acteurs politiques, les praticiens, les chercheurs en éducation, les enseignants, les formateurs d’enseignants, les représentants des enseignants et les défenseurs des droits des enseignants d’Afrique subsaharienne à partager leur expertise et leurs données probantes sur les mesures qui fonctionnent pour améliorer l’accès à une éducation de qualité, inclusive et équitable. Si vous travaillez à la production ou à l’utilisation de données probantes pour renforcer l’élaboration ou la mise en œuvre de politiques éducatives dans l’un de ces pays du Pôle Afrique 19 du KIX, nous vous encourageons à vous impliquer dans la plateforme d’apprentissage par les pairs du Pôle en nous contactant au kix.iicba@unesco.org.